Un lieu stratégique
Conscient de l’importance stratégique des Premières Nations alliées dans la vallée du Saint-Laurent, le gouvernement de la Nouvelle-France encourage ses partenaires abénakis à s’y installer. Leur établissement de la rivière Saint-François est donc non seulement une mission, mais aussi un village fortifié où leurs guerriers s’installent avec leurs familles. Le village sert de rempart contre les intrusions anglaises et iroquoises et protège les Abénakis ainsi que les Français installés dans la colonie.
Le fort est situé sur une terrasse surélevée de la rive est de la rivière, à une dizaine de kilomètres de la rencontre de celle-ci avec le fleuve Saint-Laurent. Cet emplacement de choix permet de repérer de loin l’ennemi qui pourrait venir tant du nord que du sud sur la rivière. Les nombreux affluents de la Saint-François favorisent la navigation entre les rivières Yamaska, Nicolet et Richelieu et entre les lacs Champlain et Magog. Les guerriers abénakis et les Français peuvent donc couvrir un grand territoire à partir du village fortifié.
Ces routes nautiques sont de plus utilisées pour transporter du matériel militaire et des produits de commerce. La basse terrasse près du fort facilite l’accès des canots. Par ailleurs, la rivière et ses affluents, la forêt avoisinante et les terres fertiles autour du village fournissent à la population des sources de nourriture et d’eau fraîche.