Paix et allégeance
En 1718, la guerre éclate entre les Abénakis et les Anglais de la Nouvelle-Angleterre. Le gouverneur de la Nouvelle-France, le marquis de Vaudreuil, vient rencontrer les chefs et les guerriers abénakis à la mission de la rivière Saint-François. Il veut discuter de leurs besoins ainsi que des frontières territoriales. Français et Abénakis amorcent alors plusieurs années d’expéditions guerrières qu’ils mèneront en Nouvelle-Angleterre. Les Anglais, de leur côté, détruisent les missions françaises dans leur secteur.
En 1726, les Anglais et les Abénakis signent à Boston un traité de paix, ratifié en 1728 : le traité des Maritimes. La mission de la rivière Saint-François reçoit les rescapés de guerre de Narantsouak (Norridgewock, Maine) et de Pentagöuet (Castine, Maine). Les conflits reprennent toutefois en 1744 entre les couronnes française et anglaise. Les Abénakis participent à des attaques destructrices et à la capture de nombreux prisonniers anglais en Nouvelle-Angleterre. Le retour à la paix se fait en 1748. Les Abénakis profitent de ce répit pour démontrer, avec le père jésuite Aubery, leur allégeance à la France : ils envoient une ceinture de wampum à la cathédrale Notre-Dame-de-Chartres pour témoigner de leur foi en la Vierge. La ceinture comporte 11 000 perles, une perle par membre de la Nation. Le chapitre de Chartres envoie, en guise de remerciement, une statue de la Vierge en argent, réplique de celle exposée dans la crypte de la cathédrale française. La statue offerte aux Abénakis aurait été volée par Rogers et ses hommes lors de l’attaque du village fortifié en 1759.