Grandes phases temporelles, périodes et faits des Abénakis

Dans plusieurs disciplines scientifiques reliées à l'étude de l'histoire humaine ou de la terre, comme l'histoire, la géologie et l'archéologie, on utilise un outil que l'on appelle « ligne du temps ». Celle-ci permet de présenter de manière logique, chronologique et synthétique les différentes périodes de l'histoire humaine et de l'occupation de la terre. Sur un même axe, elle aligne plusieurs faits selon le déroulement du temps, ce qui donne une vue d'ensemble des évènements et la durée de ceux-ci.

Notre ligne du temps souligne les occupations humaines et les dates importantes de la colonisation dans le Nord-Est américain, de 10 000 ans avant J.C. jusqu'à aujourd'hui.

La période préhistorique du Paléoindien, 10 000 à 8 000 avant J.C.

Les populations amérindiennes découvrent le territoire nouvellement libéré par le glacier et recolonisé par la flore et la faune. Le climat est plus froid que celui d’aujourd’hui. Le caribou est probablement l’espèce animale préférée des chasseurs, qui l’abattent à l’aide de lances armées de longues pointes à cannelures. Ces flèches sont taillées finement à partir de pierres très résistantes.

La période préhistorique de l’Archaïque, 8 000 à 1 000 avant J.C.

Implantés dans la majorité des régions du Sud québécois, les groupes autochtones exploitent alors une grande variété d’espèces animales et végétales. Aux outils en pierre taillée s’ajoute désormais tout un attirail d’objets en pierre polie. Les défunts ont droit à des sépultures garnies d’offrandes funéraires et d’ocre rouge. 

La période préhistorique du Sylvicole, 1 000 avant J.C. à 1534 après J.C.

De tout temps nomades, les populations autochtones se sédentarisent progressivement et à des degrés divers. Elles utilisent désormais la céramique. Celle-ci servira à la cuisson des viandes, des plantes sauvages et du maïs ou de la courge, qui seront cultivés seulement au cours des derniers siècles de la période. On assiste à la mise en place du découpage territorial des nations autochtones décrit par les nouveaux arrivants européens.

  • Les Abénakis occupent un grand territoire compris entre la côte est de l’Atlantique et la rive sud du Saint-Laurent. Aujourd’hui, ce territoire correspond à la Nouvelle-Angleterre, la partie est des Cantons de l’Est et le sud de la région du Centre-du-Québec. Les Abénakis s’installent dans des villages semi-permanents construits le long des cours d’eau et des lacs selon les saisons de chasse, de pêche et de cueillette. Ils pratiquent aussi le troc avec les différentes communautés avoisinantes. 

La période de Contact ou de Transition, 1534 à 1650

À partir de 1500 après J.C., les pêcheurs et explorateurs européens pratiquent à petite échelle le commerce des fourrures avec les autochtones de la côte Est de l’Amérique, du golfe et de la vallée du Saint-Laurent. Ces échanges permettent aux différents groupes autochtones de se familiariser avec la gamme de produits européens qu’ils peuvent obtenir contre leurs fourrures. Les ornements de cuivre et d’étain, les couteaux et les haches de fer, les chaudrons de cuivre ainsi que les perles de verre sont les objets les plus appréciés. Les Abénakis participent d’une façon active à la traite des fourrures. La rivière Saint-François est l’une des voies navigables nord-sud empruntées par les Abénakis pour se rendre au fleuve Saint-Laurent. Les premiers récits des explorateurs européens font mention de la présence de campements Sokokis et Abénakis le long de la rivière Saint-François.

La période historique du Régime français, 1608 à 1760

Au début du XVIIe siècle, les Français établissent des postes de traite et des missions en Nouvelle-France. Le premier établissement permanent d’Amérique du Nord est érigé sur l’île Sainte-Croix (Acadie) par Pierre du Gua de Monts et Samuel de Champlain. La colonie française s’agrandit avec la fondation de Québec (1608), Trois-Rivières (1634) et Ville-Marie (Montréal, 1642). Cette période se caractérise aussi par les guerres iroquoises pour les possessions des territoires de traite et par de nombreuses épidémies qui déciment les populations autochtones. La traite des fourrures demeure l’activité économique dominante de la Nouvelle-France.

  • Le père Sébastien Rale, premier missionnaire jésuite chez les Abénakis est tué lors de la bataille et l’incendie de la mission de Narantsouak (Norridgewock) sur la rivière Kennebec dans le Maine.
  • La présence des Anglais sur le territoire abénakis de la Nouvelle Angleterre pousse les guerriers Abénakis aidés des Français à faire des attaques sur les villages anglais.
  • Entre 1690 et 1700, les Jésuites construisent une mission sur la rivière Saint-François. Les premiers missionnaires sont les Frères Bigot, Loyard et Aubery. 
  •  En 1704, Levasseur de Néré, ingénieur du Roi fait réaliser un plan puis des travaux afin de fortifier la mission.
  • En 1752, l’ingénieur du Roi Louis Franquet, en tournée d’inspection, visite le fort et mission d’Odanak.
  • En 1759, la mission d’Odanak est détruite par le feu lors de l’attaque du capitaine Robert Rogers et d’un détachement de Rangers. Cette attaque s’est réalisée sous l’ordre du Commandant Amherst.

La période historique du Régime anglais, 1760 à 1867

À partir de 1759, les forces britanniques attaquent la Nouvelle-France et renversent les autorités en place. Les Anglais mettent alors en place des conditions législatives et administratives visant l’assimilation des colons franco-catholiques.

  • En 1760, reconstruction de l’église en bois.
  • En 1819, incendie de l’église en bois.
  • En 1828, reconstruction d’une église en pierre non loin de l’emplacement de l’ancienne église de bois.
  • En 1838, construction d’une église anglicane.
  • En 1845, construction du presbytère.
  • En 1862, construction de l’église anglicane actuelle.

Le premier juillet 1867, la Confédération canadienne réunit les provinces, les colonies et les territoires de l’Amérique du Nord afin de former un nouvel État fédéral, Le Dominion du Canada, un dominion de l’Empire britannique. Le gouvernement, dans sa politique expansionniste, ratifie avec les populations autochtones divers traités sur les territoires. Les autochtones perdent tout pouvoir avec la Loi sur les Indiens.

La période moderne, 1868 à nos jours

La Loi sur les Indiens, principale loi fédérale qui traite des Autochtones enregistrés, de leurs bandes et de leur système de réserves, est adoptée en 1876, sous la loi constitutionnelle de 1867 qui accorde au gouvernement fédéral l’autorité exclusive des « indiens et des terres réservées pour les Indiens ».

Dans la majorité des régions du Canada, les autochtones ont eu droit de vote dès la Confédération (1867), mais pour bénéficier de ce droit de vote, ils devaient se départir des droits qui leur avaient été acquis suite à certains traités ainsi qu’à leur statut, selon le processus d’émancipation qui avait été prévu dans la Loi sur les Indiens. Toutefois, comme la majorité d’entre eux vivaient dans des endroits plus éloignés, ils n’avaient pratiquement aucun moyen de voter. Ce n’est qu’à partir de 1960 que le gouvernement du Canada accorde le droit de vote inconditionnel aux autochtones. 

C'est à partir de 1985 que le gouvernement canadien annonce la fin des discriminations envers les Indiens. La loi modifiée permet aux différents groupes des Premières Nations de vivre selon leurs règles et d’établir des Conseils afin de diriger et de prendre position sur les affaires internes et externes concernant les réserves autochtones.

  • En 1867, premier texte de loi de la Loi sur les Indiens.
  • En 1876: Loi sur les Indiens.
  • En 1887, construction de l’école catholique.
  • En 1900, incendie de l’église de pierre, reconstruction de l’intérieur.
  • En 1951, Loi sur les Indiens sous sa forme actuelle.
  • En 1951, Modification de la Loi sur les Indiens (C-31).
  • En 1965, Ouverture du Musée des Abénakis.
  • En 2005, Agrandissement du Musée des Abénakis.
  • En 2012, Modification de la Loi sur les Indiens (C-45).